
Je suis parti pour explorer des plateaux qui se trouvent à quelques heures de route de la maison, avec le secret espoir d’y trouver des rennes. Inutile de maintenir le suspens, je ne les ai pas vu. Par contre, j’y ai trouvé des airs subtiles de l’arctique. Un sentiment qui tient à peu mais dont la différence est étonnamment visible à seulement quelques dizaines de kilomètres d’écart.
La végétation d’abord. Les Camarines, les Ronces des tourbières et les Azalées règnent en maîtresses des lieux et sont accompagnées d’une abondance de lichens, de Bouleaux et de Saules nains. Je suis bel et bien dans la toundra. Ce simple mot de « toundra » et ces quelques espèces de plantes suffisent à transporter l’imaginaire, à réveiller les souvenirs et à faire rêver de tant d’observations possibles. Puis vient le chant du Pluvier doré pour vous tirer de votre rêverie et vous y replonger de plus belle. Un chant doux, mélancolique, persistant qui accompagne inlassablement ces paysages.
J’arpente les dénivelés, d’abord dans le brouillard, puis sous la pluie et enfin sous un soleil de plomb. Les sommets s’enchaînent, les vallées se succèdent. Nous sommes fin-juin mais le paysage reste zébré de neige et je me retrouve souvent à randonner sur d’immenses névés. Je me dirige vers le nord. Oh, pas bien vite, à la vitesse que mes jambes et mon sac-à-dos m’autorisent mais c’est comme si je percevais le changement de latitude dans d’infimes indices, presque d’une vallée à l’autre.


23 x 31 cm