« Faucon pèlerin au loin dans la brume de chaleur. Comme souvent dans ces cas-là, je dessine trop grand. Il est petit, trop petit, dans l’oculaire de ma longue-vue. Je le peins pourtant en grand sur ma feuille de trente par quarante centimètres. Conséquence habituelle, je m’agace de ne pas voir sur mon faucon tous les détails que j’aimerais y mettre. C’est pourtant simple, je ne les vois pas, voilà tout. Il est trop loin, trop flou, mais ma perception me fait croire que je ne vois que lui. Les grands contrastes sont posés, la lumière intense de cette journée d’avril se devine sur l’image. Je n’aurai pas les détails, j’aurai la lumière. Ça me va. Laisser un peu la place à la vision globale, sans se perdre dans les fioritures qui alourdissent la peinture.
Sédimentation
Ça, c’est un côté de la Norvège que j’adore : on prend le bateau comme on prend le bus et en une heure-et-demi, on passe du pas de sa porte à un petit coin perdu au fond d’un fjord, sans avoir eu à prendre sa voiture. Le bateau vous dépose au pied des montagnes, sur